jeudi 8 septembre 2011

Le Jour le plus Long

3 ans... déjà. 3 ans qu'il m'a fallu pour me motiver à finir d'écrire cette aventure. Désolé pour le retard ! 
Avec le temps je réalise que certains détails sont déjà oubliés. J'ai fais au mieux pour retransmettre cette folle nuit.


Le jour le plus long... c'est comme ça qu'on pourrait le présenter. La préparation, l'attente, puis le grand débarquement. Oui, ça sonne assez juste pour un accouchement !


Dimanche 24 août 2008 - 09h00
Température supportable. Mon dernier jour de vacances commence en étant inondé de soleil. Mon employeur m'avait imposé 3 semaines de congé, ce qui m'a malgré tout permit de préparer l'arrivée de Bébé.
Aujourd'hui ma Douce s'est levée avec difficulté : son bidou est assez gros, il la gêne. Elle commence à en avoir assez. Ça fait plusieurs semaines qu'elle dort avec difficulté, obligée de se mettre sur le côté pour ne pas se sentir mal. De plus les nuits sont chaudes et lourdes, on a du mal à vraiment se reposer.


Je ne me rappelle plus trop de la matinée, si ce n'est que nous n'avions rien fait d'exceptionnel. Durant l'après-midi, la chaleur commençait à nous peser dans l'appartement. Nous avons alors décidé de sortir au parc respirer la fraîcheur.
Ma Chérie : « Et si je descendais et montais les escaliers jusqu'aux contractions ?
- On va peut-être éviter, c'est bourrin quand même... »


On prend l'ascenseur. Une fois arrivé au parc nous avons fait une petite séance de photos avec le bidou. Je vois sur le visage de ma Douce qu'elle fait beaucoup d'efforts pour tenir. Après 1h à prendre la fraîcheur à côté d'une fontaine on décide de se lever et de marcher un peu avant de rentrer.

L'ambiance est bizarre. On attend le grand moment depuis quelques jours mais aucun signe ne se manifeste. On sent que c'est pour très bientôt, que Bébé va arriver... mais toujours rien.
Je m'assure que la voiture est bien garée au bas de l'immeuble et que tout va bien.


Une fois rentré dans l'appartement on reste tranquille à regarder des films à la télé. Je maugrée en douce le fait de reprendre le travail le lendemain. Angoisse. Et comment je vais faire si je suis au travail quand le Grand Moment va arriver ? En fait non c'est une question inutile, je partirai évidemment !


Le soir Chérie prend un bain pour se détendre. Il se fait tard, mais on respire enfin avec cette chaleur. On profite de l'air qui circule. Il va bientôt être minuit mais je n'ai aucune motivation pour me coucher pour reprendre le travail le lendemain.


Lundi 25 août 2008 - 00h04
Chérie est assise sur le lit pour s'essuyer avec la serviette. On regardait un reportage à la télé.

« Plop »

Chérie, intriguée : « T'as entendu ?
- Entendu quoi ?
- Un bruit, ça faisait quelque chose comme « plop »
- Ce n'était pas dehors ?
- Non... »
Je la vois s'arrêter un instant, le visage figé droit devant elle.
« Mais... Mais je coule ! Je perds les eaux ! Vite, apporte-moi des serviettes ! »
Branle-bas de combat !!! Bébé s'est décidé à sortir ! Je cours chercher toutes les serviettes qui traînent !
« C'est vert, il y a du méconium, il a commencé à faire ses besoins. Il faut qu'on se dépêche, apporte-moi mes affaires ! »
On enchaîne les serviettes. Chérie s'habille. Nous sommes tous les deux dans une espèce de transe, le moment qu'on attendait depuis bientôt 9 mois est enfin arrivé !
On fonce prendre l'ascenseur, on se dépêche pour la voiture. J'essaye de rouler au plus vite avec la succession des feux qui sont, comme par hasard, rouges quand il ne le faut pas ! On arrive quand même rapidement à l'hôpital. Je trouve une place pour se garer à côté des urgences.


00h35
On se dirige vers l'accueil des urgences. Chérie est toute sourire, une banane qui va d'une oreille à l'autre. Je sors le caméscope que j'avais préparé. Elle se présente : « Je suis enceinte, je vais accoucher ! »
On nous oriente vers la maternité. Une sage-femme nous accueille. On avance vers la salle quand tout à coup...
« Monsieur, vous ne pouvez pas aller plus loin.
- Quoi ? Mais je veux accompagner ma femme !
- Veuillez attendre qu'elle se prépare, vous viendrez ensuite! »
Raaaah c'est quoi cette attitude anti-papa ?
Je patiente dans le couloir. Tous les films et les sketchs que j'ai vu en rapport avec la naissance tournent dans ma tête, à commencer par le sketch de Kavanagh (Fais coucou à la caméra - Range-moi cette caméra !), le stress dans 99F (comment agir, comment se comporter), 9 Mois et son remake américain, Premiers Cris...
Au bout d'une longue attente, on vient enfin me chercher. J'arrive dans la salle où Chérie est allongée, les jambes en position et le monitoring branché. Elle a un grand sourire. La sage-femme s'affaire aux dernières vérifications puis nous laisse tranquilles.
- Enfin !
- Oui ! À voir la pièce, je vais peut-être éviter de prendre des photos.
- Il vaudrait mieux...
Sur ces sages paroles, je laisse l’appareil photo de côté. Finalement il n’y avait rien de jovial dans cette salle

Vient la longue attente de l’avant-naissance. Celle où on voit les hommes qui marchent en rond en enchaînant clope sur clope (heureusement je ne fume pas).

- 1h00 : la sage-femme vérifie le rythme des contractions. Elle rajoute dans la perf un produit pour l’accélérer
- 1h30 : rien à signaler.
- 2h00 : les douleurs deviennent de plus en plus intensives.
Boom, c’est l’heure de la pause pipi ! Vous n’imaginez pas l’aspect épique de la situation. Ma Chérie, enceinte de 8 mois et demi, avec des contractions, obligée de se lever et d’aller au petit coin. L’aller était facile. Le retour beaucoup moins... surtout qu’elle n’arrivait plus à se lever du cabinet ! Je vous épargne les insultes. Tant bien que mal, Chérie arrive à sortir des toilettes pour se rallonger sur le lit.

- 2h30 : Les contractions deviennent plus intenses. J’essaye de trouver les bons mots pour l’aider : “Aller Chérie, ça va aller, tu vas tenir, respire, c’est bien !”
En retour j’obtiens des mots d’amour : Tais-toi ! Tu m’saoules ! Tu n’imagines même pas comme ça fait mal ! J’en ai marre ! Mais pourquoi j’ai voulu avoir un enfant ?!
Il ne manquait plus que le passage de Kavanagh :
- Fais coucou à la caméra !
- Raaaah tu veux que je lui fasse coucou ? Tiens filme-moi ça : ta mère suce des b**** en enfer !
Bref. A part recevoir les insultes, je ne voyais pas trop ce que je pouvais faire de plus. Ah si, lui tenir la main pour qu’elle me broie la mienne.


03h00
Les douleurs deviennent trop insupportables. On demande à la sage-femme d’appeler l’anesthésiste, ce qu’elle fait. Une fois de plus, on me demande de quitter la salle.

Après 10 (longues) minutes, on vient me chercher.
- Monsieur, il faut que je vous dise, il y a eu un problème.
Je commence à stresser à fond.
- Oui ?
- La péridurale n’a pas pu se faire.
Douche glaciale. Une des choses que je craignais s’est réalisée. J’en reviens pas.
- Attendez, je ne comprends pas, elle n’a pas de péridurale ?
- Non.
- C’est pas possible, qu’est-ce qui s’est passé ?
- L’anesthésiste n’a pas pu la poser.
- Mais.... mais elle ne va quand même pas accoucher sans anesthésie ?
- J’aurai préféré éviter, mais on n’a plus le choix.
Eh merde, c’est pas vrai... ça vire au cauchemar... Les pires scénarios me tournent en tête.

Au moment d’arriver dans la salle, je constate un changement total d’ambiance. Plus personne ne parle, tout le monde a la tête baissée et s’occupe de ses affaires : la sage-femme règle la perfusion, l’aide soignante fait quelques préparations et l’anesthésiste...
C’était un homme qui avait plus d’une quarantaine d’années, les cheveux blancs et courts, le regard fermé. Il finissait de ranger ses affaires lorsque je suis arrivé. J’avais à peine atteint le milieu de la salle quand il est parti en fuyant mon regard, sans dire un seul mot. Même pas un “bon courage”, ou un “encore désolé”. Non, rien, il est parti comme un fuyard.
Tu te barres comme un lâche et tu vas laisser ma femme faire un accouchement naturel. Enfoiré.

J’insiste pour savoir ce qui s’est passé. Chérie m’explique :
- J’étais bien préparée comme il faut, la sage-femme me tenait les épaules. Il a commencé à enfoncer l’aiguille et il s’est tout de suite arrêté. Apparemment j’aurai sursauté.
Je regarde la SF.
- Elle a vraiment sursauté ?
Elle secoue la tête et prend une mine d’incompréhension.
- C’est une fausse excuse alors ? Il s’est loupé et il met la faute sur ma femme ?
Un silence confirme mon hypothèse.

J’ai appris plus tard qu’une autre femme était en train d’accoucher la même nuit et qu’il l’avait également loupé. Il aurait un peu trop bu.
Connard...


Chérie souffrait. Ses contractions devenaient de plus en plus douloureuses et son visage se déformait avec leur intensité. J’étais complètement dépourvu de mes moyens, dans un état d’inutilité totale. Une loque humaine, une merde.
Mais qu’est-ce que je pouvais faire ?! La réponse était aussi claire qu’immonde : rien.

Je m’assoie à côté et prend sa main. Je ne peux rien faire de plus.

La sage-femme lui parle.
- Est-ce que vous avez eu des cours pour apprendre à souffler ?
- Non...
Tu m’étonnes, ils étaient incapables de gérer l’absence de la formatrice pour cause de congé maternité : elle n’était pas remplacée.
- Je vais vous montrer.
La sage-femme lui explique comment faire. Chérie a tellement mal qu’elle n’arrive plus à suivre.
- Restez avec moi, regardez-moi...
Elle lance un cri de douleur. Putain mais quelle merde je suis, ça me tue de ne rien pouvoir faire...
- Madame, je suis là, soufflez comme moi... Elle lui tapote la main. Chérie se bat pour la regarder et suivre son enseignement.
- Ca fait maaaaaaaaaaaaaaal.......
J’ai envie de retrouver ce connard de merde et de lui péter la gueule, c’est incroyable qu’un enculé pareil ose se barrer comme un lâche en laissant ma Chérie dans cet état...
Je crois que c’est la seule chose que je peux encore faire...


04h00
Je m’imagine le pire : que Bébé naisse mais que Chérie y laisse la vie.
Pourtant pendant des millénaires l’humanité a pu prospérer sans péridurale. Oui, ok, beaucoup de femmes y ont laissé la vie...
Pourtant on est dans un hôpital qui est sensé être compétent, il y a une salle d’opération juste à côté si ça se passe mal...
Je n’arrive pas à m’imaginer m’occuper seul de mon bébé. Et quel métier ferai-je ? Avec quel argent pourrai-je payer l’appartement ? L’équipement ? Les couches ? Le lait ? Je serai alors obligé de retourner vivre chez ma mère...

- Je le sens descendre !!!
Je reviens sur Terre. Tout le monde entoure Chérie. La sage-femme se place devant elle et lui parle :
- Soufflez comme je vous ai montré, et poussez quand vous expirez !
- J’ai maaaaaaaaaaaaaal !!
- C’est bien ce que vous faites, continuez !
Je me déplace. Incapable de faire quoi que ce soit, je recule d’un pas pour les laisser faire. Chérie crie de douleur. Mon sang se glace. Toutes les scènes d’accouchement dans les films ne sont que des conneries, des bullshits. Le réel n’a rien à voir avec les images épurées du cinéma, à croire que personne n’a vu un vrai accouchement.

- Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah
- Elle a un déchirement... continuez, on recoudra après !
Mais c’est un véritable cauchemar cette nuit !
Tout à coup je vois apparaître quelque chose...
- … il arrive... Je le vois qui arrive ! Continue Chérie !
La sage-femme positionne ses mains autour de la tête du petit être qui arrive
- Continuez, il arrive !
Il continue de sortir... il est tout bleu et sa tête est déformée, dingue, jamais je n’aurai cru ça ! La professionnelle continue d’accompagner le bébé avec ses mains. La tête... puis le ventre et les bras... les fesses... puis les jambes.
- Il est sorti ! Bravo !
Tout le monde applaudi ! Je suis abasourdi devant le petit être qui se met à pleurer... Tu m’étonnes, passer de 9 mois de bien-être à un environnement froid, bruyant et ultralumineux...
J’embrasse Chérie.

On me parle :
- Voulez-vous couper le cordon ?
Je regarde le cordon, puis la paire de ciseaux qu’elle me tend. Je ne me sens pas très bien, je décline.
Pendant qu’elle coupe le cordon, je me sens de plus en plus mal.
- Voulez-vous prendre l’air ?
- Oui je veux bien...
Quelqu’un m’accompagne vers l’escalier de secours, à l’extérieur. Et là j’éclate en sanglots.
Toute cette pression, ce stress, l’accouchement, la fin de la grossesse (8 mois et demi), le changement de vie... Tout s’évacue.
Une infirmière me propose de boire un verre d’eau. J’accepte.


04h30
Je reviens 10 minutes plus tard, calmé. Je vois l’aide soignante qui a pris les mesures du petit et qui est en train de l’habiller. On me dit :
- 53 cm... 4,32 kg. Naissance le lundi 25 août 2008 à 4h15.
Un grand p’tit bonhomme...
Je la regarde l’habiller. Elle prend un bonnet et le lui met sur la tête. Elle soulève un peu au niveau de l’élastique... et voilà qu’il lui glisse des doigts pour claquer sur l’oeil droit de mon fils !!!
MAIS C’EST PAS POSSIBLE CET HOPITAL !!

Ils apportent le petit à ma Douce, toute sourire. Ils venaient de la recoudre : elle a eu un petit déchirement durant l’accouchement. Mais maintenant j’ai l’impression que ces 4 dernières heures sont de l’histoire ancienne.
Le plus important est là, notre fils est parmi nous !

La SF vient me voir :
- Est-ce que vous pouvez me suivre dans le couloir ?
- Oui, pourquoi ?
- J’ai besoin de noter les prénoms que vous allez donner à votre fils. Est-ce que vous vous êtes décidé ?
Je regarde Chérie, elle hoche la tête.
- Oui.
- Je vous écoute ?
- Nous allons l’appeler : Maxime Baptiste Alexandre.

samedi 16 mai 2009

Le jour J - enfin raconté !

Ça va bientôt faire 9 mois que l’aventure s’est concrétisée. 9 mois ? Dingue, on pourrait croire que je l’ai fais exprès, mais le pire c’est que ce n’est même pas le cas ! Vous me croyez si je vous jure, main sur le cœur, que ce n’est qu’une coïncidence ? Quoi que même comme ça je n’ai pas l’air très persuasif...
Dans tous les cas ça fait quand même bientôt 9 mois que je n’ai plus osé raconter le jour final de l’accouchement de ma Tendre et Douce. Parce que ça a été tellement intense et le chamboulement a été tel que je n’ai plus pensé écrire dans les premiers temps. Parce qu’ensuite il a fallu que je m’adapte à ma nouvelle vie de papa. Que le retour au travail a été rapide et violent sur ma nouvelle vie. Et aussi parce que je voulais respirer un peu et arrêter ce rythme infernal qui consistait à rattraper mon retard sur ce blog, suivre les événements une semaine ou deux puis me remettre à foncer tête dans le guidon sur la préparation de la nouvelle vie en oubliant d’écrire les articles. Au moins tout ça !

Le temps passe, et mes souvenirs gravés commencent légèrement à s’éroder. Holà, ça ne va plus ! En plus j’ai promis que je reprendrai la plume (bon ok, le clavier mais ça fait moins « poète »). C'est donc le moment de conclure cette aventure, que je vais faire en un ou plusieurs articles selon comment je le sens.

Au fait, j’y songe, mon fils est né avec un peu plus de 10 jours d’avance... Il était prévu pour le 8 septembre et il est arrivé le 25 août. Et là dans 9 jours on sera le 25. Coïncidence je vous dis, coïncidence !

lundi 25 août 2008

4h15

Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, j'ai la joie, le plaisir et le bonheur de vous annoncer la naissance de Maxime, qui est venu nous rejoindre cette nuit à 4h15 !

Vous aurez plus de détails plus tard, le temps que le Nouveau Papa se remette de ses émotions, rappelle tous ceux qui l'ont appelé et qu'il offre enfin des sushis à sa Chérie Adorée !

dimanche 24 août 2008

Et si je montais les escaliers ?

- Hein ??
- Bah oui, comme ça Bébé sortira plus vite !
- Non mais non, c'est pas naturel ça !
- Oh ben si je devais attendre qu'il sorte naturellement, à 18 mois il serait encore là.
- Mais on peut quand même faire ça de façon naturelle.
- Tu sais, en Guadeloupe, c'est ce qu'ils font dans les hôpitaux.
- C'est pas vrai ?
- Si si, pour que ça aille plus vite, ils demandent aux femmes enceintes de monter les escaliers de l'hôpital.
- En Guadeloupe. Et à l'AP-HP, qu'est-ce qu'ils font ?
- Oh ben là c'est différent, ils t'installent et te font des injections pour déclencher l'accouchement.
- C'est quand même mieux.
- Tu crois vraiment que c'est plus naturel d'injecter des hormones synthétisées par intra-veineuse ?
- Heu...
- Donc t'es d'accord. On monte les escaliers ensemble ?
- Franchement... je le sens pas.
- Bon ben tant pis alors, on attendra mardi prochain.

Mince, Bébé sera Vierge toute sa vie !

Ma Chérie voulait un Bébé lion, et bien non ! Petit capricieux va. Et histoire de couronner le tout, Bébé a décidé de rester au chaud chez Maman jusqu'à la fin des vacances de Papa. Saligaud !
Mon enfant, quand tu liras ce blog, saches que dès avant ta naissance tu te faisais imposer parmi nous.
Tu aurais pu venir durant le milieu de mes vacances, ça m'aurait laissé le temps de m'occuper de toi. En plus t'aurais fais plaisir à ta Maman. Et bien non, petit farceur que tu es, tu viendras après !

Aller, je te laisse encore la journée pour te décider à venir.



J'vous jure, il faut commencer leur éducation dès avant leur naissance. Mais où va le monde maintenant ?!

vendredi 22 août 2008

Contractions 2, le retour !

Si c'était un film, je le présenterai comme ça : "Elles reviennent, et elles sont encore plus méchantes !"

Inutile de vous faire un dessin, vous l'aurez compris par vous-même : on a eu un faux calme, et maintenant les douleurs reviennent de plus belles. Mais les contractions ne sont pas régulières, ce qui ne correspond pas à ce qu'on nous avait dit sur les contractions de travail. Alors, est-ce qu'on va passer une nuit complète ou pas ?
Je parierai pour un oui... en admettant que je ne tournerai pas le dos à ma Douce si Elle se réveille en pleine nuit et qu'Elle cherche à me tirer du sommeil. On verra bien.

jeudi 21 août 2008

Futures Mamans, réveillez le Brutus qui sommeille en votre chéri !

J'aime les gens. Surtout ceux qui se mettent dans les caisses prioritaires alors qu'ils ne sont ni vieux ni enceints. Surtout ceux qui s'assoient sur les places réservées aux femmes enceintes alors qu'il sont jeunes et en forme. Mais surtout, j'aime les gens qui bousculent ou ne respectent pas ma Femme.
Pourquoi je les aime ? Parce que je peux ressortir mon côté viril - héros défenseur de la femme enceinte opprimée et que ça fait un bien dingue !

  • Le gens qui fait la queue à la caisse réservée aux femmes enceintes
Le principe : lorsqu'une femme enceinte, une personne handicapée ou âgée arrive à cette caisse, les autres doivent leur laisser leur place. Ce que je fais lorsque des gens en forme font la queue, c'est de leur demander (poliment je précise) de nous laisser passer.

J'ai distingué 3 catégories de gens :
- le gentil : il ne pose pas du tout de problème pour laisser sa place, et serait même susceptible de nous présenter toutes ses excuses pour avoir osé faire la queue à cette caisse. Tout simplement un ange, il est quand même très rare d'en croiser.

- celui qui fait semblant de ne rien savoir : plus fréquent, sa première réaction lorsqu'on lui demande de laisser sa place est de protester en disant que c'est une caisse normale. Là je peux m'amuser :
- Excusez-moi, ma Femme est enceinte et vous êtes dans une caisse prioritaire, pouvez-vous nous laisser passer ?
- Ah bon ? Vous en êtes sûr ?
- Oui oui, regardez au-dessus de votre tête (je pointe du doigt) : il y a une pancarte sur laquelle c'est marquée que les femmes enceintes sont prioritaires.
- Ah ? Mais vous êtes sûr que c'est pour cette caisse ? (notez bien la mauvaise foi)
- Ça je peux vous l'assurer : si ça ne concernait pas cette caisse, la pancarte ne serait pas ici.
- Bon... (et la personne nous laisse passer en faisant la grimace).
Cette histoire-là, c'est du vécu !

- le chieur : moins fréquent. C'est le gueulard, celui qui est prêt à rouspéter même si on montre par A + B qu'il a tort. Femme enceinte ? Rien à faire ! Il est là et il ne bouge pas. Pour moi, c'est un régal !
Vécu également, avec un type qui a perdu sa langue :
- Excusez-moi monsieur, pouvez-vous nous laisser passer ?
- ...
- (J'hausse la voix) Monsieur ?
- ...
- Monsieur, ma femme est enceinte, j'imagine que ça ne vous dérange pas qu'elle passe avant vous ?
- ...
- (La caissière intervient) Allez-y, je vous laisse passer.
- Ah merci madame ! (Au type) Monsieur, n'ayez pas peur de parler, ça ne pourrait qu'aller mieux !
- ...
J'aime !

Quelques exceptions cependant :
- quand il y a trop de monde : je demande directement à la caissière de nous faire passer. Ça concerne la majorité des cas. C'est aussi le meilleur moyen de se faire haïr par la dizaine de personnes qui attendent pendant qu'on passe devant eux. Bah, d'un autre côté ils sont à une caisse prioritaire donc ils savent à quoi s'attendre.

- les caisses où il n'y a que des femmes enceintes : ça nous est arrivé une fois. Pas d'autre solution, il faut prendre notre mal en patience (rien de tel pour avoir l'air con et ne pouvoir rien faire... pour une fois)

Une exception qui est arrivée à ma Future Maman alors que je n'étais pas là : la caisse prioritaire qui ferme alors qu'Elle faisait la queue. Heureusement pour le magasin que je n'étais pas là, car je n'aurai pas hésité à la faire rouvrir !


  • Le gens qui squatte la place de bus réservée aux femmes enceintes, ou plus simplement tout type de place (métro, RER...)
Un cas d'école. Je mets au défi toute femme enceinte qui n'a jamais connu cette situation de s'exprimer ici !
Pas de catégorie, ou plutôt si, deux : le gentil et l'autre. Je m'explique : un gentil s'effacera toujours pour nous laisser sa place. Mais qu'est-ce qui se passe quand il y a un gentil et un autre, et que je demande une place ? C'est le gentil qui se lève. Mais l'autre ? Il ignore ou alors il critique.
Alors, certes, j'essaye de les distinguer à l'entrée au premier coup d'œil. Pour vous aider, voici un exemple qui est un peu stéréotypé mais classique. Nous entrons et, pendant que ma Chérie valide son ticket (dans le cas du bus), j'observe les personnes assises aux places réservées. Et je vois : une jeune femme habillée de façon classique et un type aux grosses lunettes de soleil (le plus drôle c'est quand il n'y a pas de soleil), pied posé sur le rebord et qui regarde dehors. Comment réagirez-vous ?
J'ai observé que ce sera toujours la jeune femme qui se lèvera alors que le type ne bougera même pas. Donc maintenant, ce que je fais dans ce cas-là, c'est de m'adresser directement au type. Même si la jeune femme aura tendance à se lever, je fixe droit dans les yeux le type jusqu'à ce qu'il se lève.
Effet radical. Et pendant ce temps ma Chérie (qui a à peine le temps de faire quoi que ce soit dans ma direction) est pliée de rire. D'après Elle, ce serait ma taille et mon bouc qui dissuadent.
Et, de temps en temps, Elle me confie que personne ne bouge pour lui laisser une place quand je ne suis pas là. Futures Maman, est-ce que vous l'avez également vécu ?


  • Le gens qui bouscule
Situation commune quand on vit à côté de Paris. Manque de chance, ça arrive toujours à ma Chérie quand je ne suis pas là ou quand j'ai le dos tourné. Par contre, j'ai trouvé un truc qui sert beaucoup : c'est la technique du bulldozer (les Futures Mamans vont vite comprendre).

Qu'est-ce ?
Est-ce que ça vous est déjà arrivé, par exemple dans un centre commercial, de vous retrouver à lutter contre un courant de gens qui vont dans le sens contraire ?
Pour les parisiennes : marcher dans un couloir du RER au moment où un flux de personnes sortant d'un train arrivent de face (en heure de pointe, pour prendre le pire scénario).
Le bulldozer, dans sa définition la plus stricte, creusera une tranchée en avançant contre le courant qui arrive de face. C'est-à-dire moi, avec ma taille (plus d'un mètre 90) et mon bouc, je continue d'avancer à contre-courant pendant que ma Chérie se cache derrière moi pour protéger son ventre. L'avantage, c'est que je ne crains rien si je me fais bousculer (d'où le nom de la technique).


C'est autant de situation où j'aime réveiller le Brutus qui sommeille en moi. Et il vaut mieux que j'en profite, car ça ne dure que 9 mois (enfin, moins car c'est dur de justifier d'une grossesse quand Bébé est au stade embryonnaire). Une fois Bébé arrivé, ce sera terminé : bye bye les caisses et les places prioritaires. À la place, je ferai mon chieur avec la poussette !